TRAITEMENT DE L’HYPERACTIVITÉ VÉSICALE

L'hyperactivité est une affection courante, touchant près de 15% de la population et qui touche aussi bien les hommes que les femmes. Ceci se traduit par une un envie fréquente d’uriner (pollakiurie = augmentation anormale de la fréquence des mictions), mais souvent aussi par des fuites urinaires par envie (urgentrie). Ces fuites ne sont pas liée aux efforts.

En cas de fuites urinaires liées aux efforts et par urgence, on parle alors de fuites urinaires mixtes. Concernant l’hyperactivité vésicale, si la pathologie prostatique est souvent en cause chez l’homme, les causes sont souvent dite« idiopathiques » chez la femme, c’est à dire liées à un dysfonctionnement vésical de nature souvent mal expliquée. Il existe souvent un délai de plusieurs années entre l’apparition des premiers symptômes et le fait d’en parler à un médecin qui pourra alors mettre en route des thérapeutiques médicales. En cas d’échec ou d’intolérance à ces traitements ( rééducation ou traitement médical), il existe maintenant d’autres solutions comme La Neuromodulation sacrée et l'injection dans le muscle vésical de toxine botulinique A

 

La Neuromodulation sacrée

Nous pratiquons ce traitement à la clinique depuis maintenant près de 13 ans, avec un nombre important de patients traités, ce qui fait de la clinique Urologique Nantes-Atlantis l’un des tous premiers centres publiques et privés en France.
neuromodulation saccrée

Notre mode de fonctionnement, incluant le rôle de nos infirmières de consultation pour les réglages, paramétrages des neuromodulateurs fait référence. Ainsi, notre centre est maintenant considéré comme l’un des centres experts Français pour l’apprentissage et le développement de cette thérapeutique, avec des formations passées et prévues à la clinique, en France dans d’autres établissements, mais aussi à l’étranger.

 

 

Principes de fonctionnement

La vessie est sous commande cérébrale, notamment au niveau du centre pontique de la miction. Un déséquilibre entre les messages excitateurs qui favorisent la miction et les messages inhibiteurs qui permettent de se retenir, explique des troubles mictionnels à type de fréquence et de fuites urinaires.

La stimulation des nerfs sacrés au niveau du sacrum, dans le bas du dos, permet de rétablir cet équilibre entre miction et retenue.

La neuromodulation sacrée en pratique clinique

L’intérêt de cette approche est qu’elle débute par un test. Le neuromodulateur ne sera implanté que s’il est efficace.

  • Test de neuromodulation : une électrode de neuromodulation est mise en place dans le bas du dos sous simple sédation lors d’une hospitalisation de quelques heures seulement (hospitalisation ambulatoire). La durée du test est de 1 à 2 semaines. Elle permet de juger de l’efficacité du traitement.
  • Mise en place du neuromodulateur sacré : en cas d’efficacité du test et une amélioration clinique estimée supérieure à 50% au moins, le neuromodulateur sacré peut être implanté au niveau d’une loge sous la peau créée au niveau de la partie haute d’une des fesses. L’hospitalisation reste de quelques heures encore et l’intervention est de nouveau réalisée sous sédation simple.

Effets secondaires possibles

Le plus souvent rares, notamment pour ce qui est du risque infectieux, mais ceci pourrait faire retirer le matériel implanté.

Parfois, des réglages complémentaires peuvent être réalisés après l’implantation. On parle alors de repositionnement d’électrode ou parfois aussi de modification des paramètres du neuromodulateur pour obtenir la meilleure réponse clinique possible. Ces paramétrages sont réalisés conjointement avec notre infirmière spécialisée de consultation.

Efficacité clinique

L’amélioration clinique dans notre centre est proche de 90% après le test et la pose du neuromodulateur sacré.

Après un délai de 5 ans, cette efficacité se maintient avec une efficacité supérieure à 70%, ce qui fait de cette prise en charge une approche séduisante et surtout très efficace pour nos patients.

La durée de vie du boitier de neuromodulation est d’environ 5 ans, ce qui imposera de prévoir son changement à ce terme.

 

Toxine botulinique et hyperativité vésicale

Cette alternative à la neurostimuliation consiste à injecter des doses de Toxine botulinique au sein du muscle vésical. Régulièrement utilisée en dermatologie, les premieres indications en urologie concernaient les troubles urinaires liées à une « vessie neurologique ». Il s’agissait de troubles consécutifs à des traumatismes du rachis ou d’autres affections neurologiques comme la sclérose en plaque, la maladie de Parkinson…

Depuis seulement quelques mois, cette prise en charge est aussi validée par les tutelles pour les formes non neurologique dite « idiopathiques » non liées à des causes neurologiques, ce qui représente finalement près de 90% des patients.

Notre centre est aussi considéré comme l’un des centres experts Français pour l’apprentissage et le développement de cette thérapeutique, avec des formations passées et prévues à la clinique, en France dans d’autres établissements, mais aussi à l’étranger.

Principes de fonctionnement

L’injection de toxine botulinique A au niveau du muscle vésical provoque une diminution de la libération de l’un des neuromédiateurs appelé Acétylcholine. Ceci se traduit par une diminution de la contractilité de la vessie, effet clinique recherché pour diminuer les conséquences de l’hyperactivité vésicale et notamment les fuites urinaires par urgence

La toxine botulinique en pratique clinique

Les injections se déroulent en hospitalisation de jour (ambulatoire), sous anesthésie locale ou simple sédation le plus souvent.

L’injection se déroule par voie endoscopique en répartissant le volume total injecté en une vingtaine de site au niveau du fond et du dôme vésical.

  • Première injection : dose de 50 U : le but étant d’évaluer la réponse clinique avec cette dose faible, mais aussi d’évaluer la tolérance au produit
  • Injections ultérieures : de 50U. à 100 U. le plus souvent,beaucoup plus rarement à 200 U. pour certains patients avec pathologie neurologique complexe

Effets secondaires possibles

  • Le plus souvent peu fréquents, notamment pour ce qui est du risque infectieux urinaire.
  • Des difficultés à vider entièrement la vessie peuvent se rencontrer
  • Une rétention urinaire, dont le risque peut être estimé proche de 6% avec une dose de 100U., ce qui pourrait alors faire pratiquer des autosondages.

Efficacité clinique

L’amélioration clinique dans notre centre est proche de 90%. Les injections sont en moyenne renouvelées tous les 6 mois, l’effet diminuant en effet avec le temps.

 

Choix du traitement entre neuromodulation sacrée et toxine botulinique

Ces modalités de prise en charge sont explosées au patient et la décision sera prise après discussion, en fonction aussi des préférences du patient.

Ceci étant, ces traitements peuvent aussi être considérés comme complémentaires et peuvent parfois être associés afin d’obtenir la meilleur réponse clinique possible.